Le Front de gauche a rencontré hier Alexis Tsipras, leader de Syriza, parti de gauche grec qui a obtenu 16 % lors des législatives. Ensemble, ils ont appelé à refuser les politiques d’austérité partout en Europe.
- lumanite -
Renverser la charge de la preuve. Tel était la tâche de titan à laquelle se sont attelés Alexis Tsipras, leader du parti de gauche grec Syriza, Pierre Laurent, secrétaire du Parti communiste français, et Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche, hier, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue dans une salle qui débordait de journalistes à l’Assemblée nationale.
De passage à Paris hier, Alexis Tsipras, dont le parti a obtenu 16,8 % des suffrages lors des législatives le 6 mai, a cherché à donner une autre lecture de la crise grecque.
«Une solution commune à un problème commun»
«La contradiction n’est pas du côté de ceux qui veulent comme nous rester dans la zone euro et refuser les politiques d’austérité, constate-t-il. La contradiction est du côté de ceux qui choisissent la politique du mémorandum, qui a conduit à l’effondrement de l’économie grecque et à la mise en péril de la zone euro.» « La crise de la dette grecque est une crise pour tous les peuples européens », avance-t-il.
Il appelle donc à « trouver une solution commune à un problème commun ». La Grèce est un cobaye, explique-t-il. « Si l’expérimentation continue en Grèce, elle sera exportée dans les autres pays européens », avertit-il. Il souhaite que la « question de la dette publique qui frappe les pays du Sud de l’Europe et bientôt son cœur soit rediscutée » pour tous les pays européens. « Les gouvernements européens doivent cesser de demander au contribuable de mettre de l’argent dans un puits sans fond », propose-t-il. Car avec la politique actuelle, « il y aura bientôt besoin d’un troisième plan d’austérité de la Grèce, et d’une deuxième restructuration de sa dette », preuve que « c’est une politique inefficace qui est conduite aujourd’hui ». Ce sont des solutions radicales qu’il faut proposer, estime-t-il. À une question d’un journaliste qui lui demande s’il est possible de marier « austérité et croissance », « adjoindre un volet de croissance au plan d’austérité », Alexis Tsipras répond par l’ironie : « On ne peut avoir en même temps et le soleil et la pluie. »
Un «appel à refonder l’Europe»
Jean-Luc Mélenchon s’est attaché à démontrer, lui, combien les sorts des peuples européens sont liés. Il est « absurde de menacer les Grecs de les pousser hors de la zone euro, dévoile-t-il. 60 % des créances grecques sont dans les mains des autres États européens. Le reste est dû à cinq banques, dont trois françaises ». « Menacer la Grèce, c’est se menacer soi-même », traduit-il. De plus, « rien dans les traités ne permet d’expulser un pays de la zone euro », informe-t-il.
Pierre Laurent, en tant que président du Parti de la gauche européenne, à l’origine de la rencontre, lance un « appel à refonder l’Europe » autour de trois piliers : le « refus des politiques d’austérité » qui conduisent au désastre, « l’émancipation des marchés financiers », en faisant que la Banque centrale européenne (BCE) prête directement aux États. Enfin, il fait du respect de la démocratie et des choix des peuples européens le troisième axe de la refondation de l’UE.
Les forces de gauche européennes comptent capitaliser sur les résultats des élections en Grèce et en France. Hier, des parlementaires français ont pu échanger avec la délégation de Syriza. Une rencontre qui pourra porter ses fruits. Roland Muzeau, porte-parole des députés du Front de gauche, rappelle qu’un « travail a déjà été engagé avec les députés allemands de Die Linke », qui s’est traduit par la déposition de résolutions communes à l’Assemblée nationale et au Bundestag. « Nous sommes là pour confronter nos positions et engager un travail commun », se réjouit Roland Muzeau.
La journée s’est finie par un meeting de Pierre Laurent, Jean-Luc Mélenchon et Alexis Tsipras devant l’Assemblée nationale. Ironie du sort, ce rassemblement était organisé place Édouard-Herriot, du nom du chef du gouvernement du Cartel des gauches en 1924, qui le premier avait dénoncé le « mur de l’argent » qu’affronte la gauche quand elle arrive au pouvoir. Une nécessité toujours plus d’actualité, à l’heure où Syriza vogue en tête dans les intentions de vote pour les élections législatives anticipées du 17 juin. Seules des politiques de solidarité entre les peuples permettront de l’abattre.
Solidarité avec le peuple grec en résistance
Le peuple grec est en état de légitime défense. Il résiste. Il l’a montré dans de multiples grèves générales. Il l’a affirmé souverainement aux législatives du 6 mai en refusant majoritairement l’austérité. Du coup, les pressions redoublent pour lui imposer malgré tout les plans successifs échafaudés à Bruxelles, par le Conseil européen et le FMI, et présentés comme le seul moyen de le « sauver » du surendettement et de « sauver » l’euro. Mais ces plans n’ont fait la preuve que d’une chose : celle de leur nocivité extrême. En se soumettant toujours davantage au diktat des marchés financiers, on ne traite pas le malade, on le tue… L’Europe est à un tournant. Elle ne peut sortir de la crise que si elle s’émancipe de la dictature des marchés financiers et se rend capable d’une promotion sociale, démocratique et écologique partagée.
Renverser la charge de la preuve. Tel était la tâche de titan à laquelle se sont attelés Alexis Tsipras, leader du parti de gauche grec Syriza, Pierre Laurent, secrétaire du Parti communiste français, et Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche, hier, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue dans une salle qui débordait de journalistes à l’Assemblée nationale.
De passage à Paris hier, Alexis Tsipras, dont le parti a obtenu 16,8 % des suffrages lors des législatives le 6 mai, a cherché à donner une autre lecture de la crise grecque.
«Une solution commune à un problème commun»
«La contradiction n’est pas du côté de ceux qui veulent comme nous rester dans la zone euro et refuser les politiques d’austérité, constate-t-il. La contradiction est du côté de ceux qui choisissent la politique du mémorandum, qui a conduit à l’effondrement de l’économie grecque et à la mise en péril de la zone euro.» « La crise de la dette grecque est une crise pour tous les peuples européens », avance-t-il.
Il appelle donc à « trouver une solution commune à un problème commun ». La Grèce est un cobaye, explique-t-il. « Si l’expérimentation continue en Grèce, elle sera exportée dans les autres pays européens », avertit-il. Il souhaite que la « question de la dette publique qui frappe les pays du Sud de l’Europe et bientôt son cœur soit rediscutée » pour tous les pays européens. « Les gouvernements européens doivent cesser de demander au contribuable de mettre de l’argent dans un puits sans fond », propose-t-il. Car avec la politique actuelle, « il y aura bientôt besoin d’un troisième plan d’austérité de la Grèce, et d’une deuxième restructuration de sa dette », preuve que « c’est une politique inefficace qui est conduite aujourd’hui ». Ce sont des solutions radicales qu’il faut proposer, estime-t-il. À une question d’un journaliste qui lui demande s’il est possible de marier « austérité et croissance », « adjoindre un volet de croissance au plan d’austérité », Alexis Tsipras répond par l’ironie : « On ne peut avoir en même temps et le soleil et la pluie. »
Un «appel à refonder l’Europe»
Jean-Luc Mélenchon s’est attaché à démontrer, lui, combien les sorts des peuples européens sont liés. Il est « absurde de menacer les Grecs de les pousser hors de la zone euro, dévoile-t-il. 60 % des créances grecques sont dans les mains des autres États européens. Le reste est dû à cinq banques, dont trois françaises ». « Menacer la Grèce, c’est se menacer soi-même », traduit-il. De plus, « rien dans les traités ne permet d’expulser un pays de la zone euro », informe-t-il.
Pierre Laurent, en tant que président du Parti de la gauche européenne, à l’origine de la rencontre, lance un « appel à refonder l’Europe » autour de trois piliers : le « refus des politiques d’austérité » qui conduisent au désastre, « l’émancipation des marchés financiers », en faisant que la Banque centrale européenne (BCE) prête directement aux États. Enfin, il fait du respect de la démocratie et des choix des peuples européens le troisième axe de la refondation de l’UE.
Les forces de gauche européennes comptent capitaliser sur les résultats des élections en Grèce et en France. Hier, des parlementaires français ont pu échanger avec la délégation de Syriza. Une rencontre qui pourra porter ses fruits. Roland Muzeau, porte-parole des députés du Front de gauche, rappelle qu’un « travail a déjà été engagé avec les députés allemands de Die Linke », qui s’est traduit par la déposition de résolutions communes à l’Assemblée nationale et au Bundestag. « Nous sommes là pour confronter nos positions et engager un travail commun », se réjouit Roland Muzeau.
La journée s’est finie par un meeting de Pierre Laurent, Jean-Luc Mélenchon et Alexis Tsipras devant l’Assemblée nationale. Ironie du sort, ce rassemblement était organisé place Édouard-Herriot, du nom du chef du gouvernement du Cartel des gauches en 1924, qui le premier avait dénoncé le « mur de l’argent » qu’affronte la gauche quand elle arrive au pouvoir. Une nécessité toujours plus d’actualité, à l’heure où Syriza vogue en tête dans les intentions de vote pour les élections législatives anticipées du 17 juin. Seules des politiques de solidarité entre les peuples permettront de l’abattre.
Solidarité avec le peuple grec en résistance
Le peuple grec est en état de légitime défense. Il résiste. Il l’a montré dans de multiples grèves générales. Il l’a affirmé souverainement aux législatives du 6 mai en refusant majoritairement l’austérité. Du coup, les pressions redoublent pour lui imposer malgré tout les plans successifs échafaudés à Bruxelles, par le Conseil européen et le FMI, et présentés comme le seul moyen de le « sauver » du surendettement et de « sauver » l’euro. Mais ces plans n’ont fait la preuve que d’une chose : celle de leur nocivité extrême. En se soumettant toujours davantage au diktat des marchés financiers, on ne traite pas le malade, on le tue… L’Europe est à un tournant. Elle ne peut sortir de la crise que si elle s’émancipe de la dictature des marchés financiers et se rend capable d’une promotion sociale, démocratique et écologique partagée.
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